Apologie d'une écriture phonétique
Découverte de l'alphabet
Jeannot venait d'avoir sept ans. Il entrait en cours préparatoire, dans la fameuse classe de CP qui allait enfin lui permettre d'apprendre à lire. Sa première leçon de français commença par l'apprentissage d'un alphabet de 26 lettres que sa maîtresse écrivit au tableau : ‘a’, ‘b’, ‘c’, ‘d’, ‘e’, ‘f'’, ‘g’, ‘h’ ,’i’, ‘j’, ‘k’, ‘l’, ‘m’, ‘n’, ‘o’, ‘p’, ‘q’, ‘r’, ‘s’, ‘t’, ‘u’, ‘v’, ‘w’, ‘x’, ‘y’, ‘z’.
« Chaque lettre de l'alphabet est un symbole qui permet de représenter un son », ajouta-t-elle. « L'alphabet est un outil qui vous permettra d'écrire vos mots et de lire ceux des autres. »
Selon sa maîtresse, l'alphabet français provenait de l'alphabet latin, lui-même dérivé de l'alphabet grec αλφάβητο (alphabeto), lui-même inspiré de l'alphabet phénicien. Les deux premières lettres de l’alphabet phénicien, se seraient prononcés Aleph et Beth et signifiaient « taureau » et « maison ». Autrement dit, ça faisait des centaines d'années que les peuples copient les uns sur les autres, ironisa Jeannot.
La maîtresse leur précisa qu’il existait d’autres symboles qui ne faisaient pas partie de l’alphabet et qui ne se prononçaient pas ; par exemple, le point d’interrogation '?' pour les phrases posant une question. Elle leur apprit que ce point d’interrogation provenait du latin quaestio, qui fut d’abord raccourci en qo, puis la lettre ‘q’ venant progressivement s’écrire sur la lettre ‘o’, le tout donna finalement naissance au signe ‘?’.
L'apprentissage de l'alphabet démarra en répétant plusieurs fois, à haute voix, le son associé à chaque lettre, tel que prononcé par la maîtresse : [a], [bé], [sé], [dé], [e], [èf], [jé], [ach], [i], [ji], [ka], [èl], [èm], [èn], [o], [pé], [ku], [èr], [ès], [té], [u], [vé], [double vé], [iks], [i grèk], [zèd]. Jeannot remarqua aussitôt quelques redondances parmi les lettres : ‘g’ et ‘j’ contenaient tous les deux le son [j] ; de même pour ‘c’ et ‘s’ et le son [s] ; pour ‘k’ et ‘q’ et le son [k] ; pour ‘i’ et ‘y’ et le son [i] ; pour ‘v’ et ‘w’ et le son [v]. Il s'abstint cependant de tout commentaire. Si les grands utilisaient ça depuis des centaines d'années, c'est qu'il devait y avoir une raison.
Ce soir-là, en rentrant de l'école, il fut impatient d’essayer ce qu’il avait appris. Il zappa le goûter et pressa son frère aîné de lui créer ce fameux compte Facebook dont tout le monde parlait tant. Une fois le compte créé, son frère lui montra comment envoyer un message. Trop cool ! Il allait pouvoir chatter avec son cousin et à son oncle qui utilisaient eux aussi Facebook. Son premier message fut un message classique typique d’une première communication à travers le réseau internet. Spontanément il se mit à écrire : « salu sa va ? ». Normalement, ça devait coller : il avait bien retenu les différentes lettres et leur son associé. C’est quand même pas la mère à boire se dit-il en pensant à son frère aîné qui se faisait toujours enguirlander pour les SMS pleins de fautes qu’il envoyait aux parents.
A ce stade, la majorité des lecteurs se fera sans doute la remarque que le message « salu sa va ? » n’est pas correctement orthographié, qu’il faudrait que Jeannot se familiarise davantage avec la langue avant de se mettre à l’écriture. Cependant, une minorité de lecteurs sera peut-être admirative face à sa capacité d'écrire un texte par lui-même après seulement une leçon de français. En analysant les mécanismes de codage mis en œuvre par le cerveau de Jeannot pour générer la chaîne de texte « salu sa va ? », des neuroscientifiques auraient probablement observé le traitement cérébral suivant : premièrement, récupération de la prononciation du premier mot, opération permettant d’obtenir la suite sonore [salu]. Deuxièmement, dissociation de la suite sonore en une liste de sons élémentaires : [s], [a], [l], et [u]. Troisièmement, identification de la lettre associée à chaque son : le son [s] est associé à la lettre ‘s’ ; le son [a] à la lettre ‘a’ ; le son [l] à la lettre ‘l’ ; le son [u] à la lettre ‘u’. Quatrièmement, concaténation des lettres obtenues « salu ». Passage au mot suivant, et cætera… d’où le message généré spontanément par le cerveau « salu sa va ? ». Le message écrit par Jeannot est donc logique, mais ne suit pas les conventions d’écriture telles qu’imposées par l’orthographe française : à l’issue de ce premier jour, Jeannot n’a pas eu le temps d’être formé – ou déformé – par les cours d'orthographe.
La réponse du cousin ne tarda pas. Elle contenait le message « sa gaz ». Jeannot enclencha la lecture, opération de décodage que son cerveau réalisa en quelques millisecondes. Premièrement, dissociation des lettres du premier mot, soit les lettres ‘s’ et ‘a’. Deuxièmement, identification du son élémentaire associé à chaque lettre : la lettre ‘s’ est associée au son [s] et la lettre ‘a’ est associée au son [a]. Troisièmement, concaténation des sons élémentaires en une suite sonore [sa]. Quatrièmement, récupération des significations possibles de la suite sonore [sa]. Passage au mot suivant, il obtint [gaz]. Le message entier était donc décodé : il se prononçait [sa gaz] et sa signification globale ne laissait aucun doute. Décidément ce fameux alphabet était bien utile. Il réalisa alors avec fierté qu’il avait réussi à écrire ses mots puis à lire ceux d'un autre, et ce, en une seule journée !
Déconvenue orthographique
La joie de Jeannot fut néanmoins de courte de durée. Le lendemain matin, la réponse de son oncle l'attendait sur Facebook avec un message bien plus difficile à déchiffrer que le premier : « il fallait écrire salut ça va ! ».
Impossible de déchiffrer ce message. Tout d'abord, les lettres 'é' et 'ç' ne faisaient pas partie du fameux alphabet de 26 lettres. Etait-ce son oncle qui s'était trompé ? Ou bien était-ce la maîtresse qui avait oublié des lettres dans l'alphabet présenté la veille ? Il fit l'hypothèse que c'était son oncle qui s'était trompé. Malgré cela, impossible de deviner le sens du texte qu'il essayait de prononcer à haute voix. Selon les règles de l'alphabet, le décodage du message donnait la suite sonore [il falla-it' esrire salut' sa va]. Bref, c'était incompréhensible. Jeannot était de la catégorie des pragmatiques. Il appela à son frère et lui demanda s'il pouvait imprimer ce dernier message. Il le montrerait dès aujourd'hui à sa maîtresse. Pas la peine de s'affoler ; Il avait dû mal comprendre un détail lors du cours d'hier. Il s'éloigna de l'ordinateur en fredonnant un vieux tube des années soixante-dix ressurgi récemment sur les ondes :Voici venu le temps des rires et des chants
Dans l'île aux enfants
C'est tous les jours le printemps
C'est le pays joyeux des enfants heureux
Des monstres gentils
Oui c'est un paradis
Si seulement vos parents
Avaient envie de vivre dans notre île
Tout serait beaucoup plus gai
Et pour chacun la vie serait plus facile
Dès son arrivée en cours, Jeannot montra le message de son oncle à la maîtresse. Il commença par pointer les lettres inconnues qu'étaient le ‘é’ et le ‘ç’. Elle lui indiqua qu'il y avait des lettres qu'elle n'avait pas données la veille, histoire de simplifier la première leçon. Si l'on tenait compte de toutes les lettres pouvant exister en français, l'alphabet comportait en réalité 42 lettres : ‘a’, ‘à’, ‘â’, ‘æ’, ‘b’, ‘c’, ‘ç’, ‘d’, ‘e’, ‘é’, ‘è’, ‘ê’, ‘ë’, ‘f’, ‘g’, ‘h’ , ‘i’, ‘î’, ‘ï’, ‘j’, ‘k’, ‘l’, ‘m’, ‘n’, ‘o’, ‘ô’, ‘œ’, ‘p’, ‘q’, ‘r’, ‘s’, ‘t’, ‘u’, ‘ù’, ‘û’, ‘ü’, ‘v’, ‘w’, ‘x’, ‘y’, ‘ÿ’, ‘z'. Sapristi, la chose se compliquait, déplora Jeannot.
En outre, la maîtresse lui expliqua très rapidement quelques règles : premièrement, la lettre ‘é’ se prononçait avec le son [é] et la lettre 'ç' avec le son [s] ; deuxièmement, la lettre ‘c’ se prononçait parfois avec le son [k] ; troisièmement, la lettre ‘a’ suivie de la lettre ‘i’ se prononçait avec le son [è] ; et enfin quatrièmement, la lettre ‘t’ en fin des mots « fallait » et « salut » ne se prononçait pas, de même pour la lettre 'e' à la fin du mot « écrire ».
Le cerveau de Jeannot se mit à tourner à tambour battant : la première règle entraînait que le message qu'il décodait comme [il falla-it' esrire salut' sa va] devait en réalité être interprété comme la suite de sons [il falla-it' ésrire salut' sa va]. La deuxième règle améliorait le décodage en [il falla-it' ékrire salut' sa va]. La troisième permettait d'approcher encore plus du résultat avec [il fallèt' ékrire salut' sa va]. La quatrième règle achevait le déchiffrement du message en révélant enfin sa véritable prononciation [il fallè ékrir salu sa va].
Toutes ces règles lui semblaient quand même bien compliquées. Pourquoi deux lettres différentes ‘s’ et ‘ç’ pour le même son [s] ? Pourquoi deux sons différents [k] et [s] pour la même lettre ‘c’ ? Pourquoi deux lettres ‘a’ et ‘i’ pour le son [è] alors qu’il y a déjà la lettre ‘è’ dans l’alphabet ? Pourquoi la lettre 't' ne se prononçait pas et pourquoi était-il nécessaire de l'écrire ? Pourquoi deux lettres ‘l’ dans « fallait » alors qu’une seul suffisait ? Bref, son raisonnement s'égarait dans un dédale de questions sans réponse. N'y trouvant aucune logique, il ne savait plus comment il devait réaliser les opérations de lecture et d’écriture.
A l’issue de cette deuxième journée, Jeannot fit l'amer constat que la langue française était finalement bien compliquée à lire et à écrire. Il s'était montré beaucoup trop optimiste la veille en croyant savoir écrire. S'il continua par la suite à chatter avec son cousin, qui lui le comprenait, il cessa la liaison épistolaire avec son oncle. Il la reprendrait quand il écrirait « correctement » si tant est que ça puisse être possible un jour. Il anticipait sans doute par là qu'il lui faudrait encore une bonne dizaine d'années pour maîtriser cette fameuse orthographe.
Retour aux sources
Jean était désormais adulte. Il avait eu la chance de beaucoup voyager et, comme il aimait bien comprendre les autres cultures, il avait acquis les rudiments de quelques langues. Il avait classifié ces langues dans trois catégories quant à leur système d’écriture.
La première catégorie comprenait seulement deux langues : le chinois et le japonais. Leur système d’écriture se révélait extrêmement compliqué à apprendre. Il fallait en effet apprendre plusieurs centaines voire plusieurs milliers de symboles différents pour maîtriser la lecture et l’écriture. Il avait d’ailleurs abandonné l’idée de les apprendre. Il s’était contenté de baragouiner à l’oral, en s’aidant parfois les systèmes de notation phonétiques qu’étaient le Pinyin et les Katakana pour l'apprentissage de certains mots. Ces systèmes d’écriture simplifiée étaient vraiment très pratiques. Il ne comprenait d’ailleurs pas que les chinois et les japonais ne les utilisent pas systématiquement.
La deuxième catégorie comprenait elle aussi uniquement deux langues : le français et l’anglais. Ces deux langues utilisaient toutes deux un système d'écriture qui regorgeait d'incohérences. Si elles utilisaient bien un alphabet de moins de cinquante lettres, l’utilisation qui était faite de cet alphabet était complètement chaotique. Jean rencontra les mêmes surprises avec l’anglais que celles rencontrées lors de l’apprentissage de l’écrit français. Par exemple, certaines lettres pouvaient être prononcées de différentes façons comme dans les mots good et blood, certains sons pouvaient êtres notés par des lettres différentes comme dans les mots cycle et silo. De ce fait, Français et Anglais passaient une bonne partie de leur existence avec deux éternelles questions : « Comment ça s'écrit ? » à chaque rédaction de message et « Comment ça se prononce ? » à chaque lecture de mot inconnu tel qu'un nom de village. Et tous – ou presque – trouvaient ce mal nécessaire.
Par contre, il fut agréablement surpris de découvrir que plusieurs autres langues telles que l'italien, l'espagnol, le russe, l'arabe, le turc, le finnois et le coréen faisaient une utilisation très logique de leur alphabet. Il les rangea dans une troisième catégorie où c'était toujours la même méthode qui fonctionnait : il suffisait de connaître l'alphabet de la langue et la prononciation de chacune de ses lettres pour savoir comment prononcer ce qui était lu, et vice versa pour l'écriture où il suffisait de connaître la prononciation standard d'un mot dans la langue, de la décomposer en sons élémentaires pour finalement écrire la lettre associée à ce son. Bien sûr, il existait quelques rares exceptions à ces règles, mais sans commune mesure avec l'anglais et le français.
En parallèle des langues, Jean mena un cursus scientifique qui l'amena à manipuler les nombres avec plusieurs systèmes d'écriture tels que le système binaire, le système décimal, le système hexadécimal, le "système" romain... Il apprit ainsi que les nombres pouvaient être écrits différemment mais en conservant toujours la même valeur. Par exemple, les nombres dix-huit, cinq-cent-neuf et quatre-milles-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf pouvaient s'écrire XVIII, DIX et MMMMCMXCIX en chiffres romains mais pouvaient également s'écrire plus avantageusement 18, 509 et 4999 en utilisant le système décimal. De fait, le système décimal utilisait un alphabet de symboles si logique que son utilisation s'était propagée à presque toute la planète tant il était génial. Il songea à Obélix et partagea pleinement sa position : « ils sont fous ces Romains ! ». Ils avaient perdu beaucoup de temps avec un système complètement inadapté aux calculs.
Nourri de toutes ces expériences, il apparut petit à petit à Jean que l'orthographe était aux mots ce que les chiffres romains étaient aux nombres. Le système d'écriture du français était un outil inadapté à la manipulation des mots. La crise de l'orthographe le montrait bien : les heures d'apprentissage du français étant en diminution constante, les jeunes n'arrivaient pas à assimiler les trop nombreuses règles qu'exigeait l'orthographe ; ils écrivaient de plus en plus comme-ça-se-prononce et non pas comme-il-faut. Étaient-ils plus bêtes que leurs homologues finlandais, coréens, espagnols ou italiens qui, eux, ne rencontraient aucune crise de ce type ?
Il repensa à toutes les langues de la troisième catégorie qu’il avait apprises. Il se remémora aussi sa première journée de confrontation avec l'alphabet français en classe de CP. En quelques minutes, il lui avait paru possible de l'utiliser pour écrire et lire tout ce qu'il voulait. Il était tombé sur un os à cause de certaines règles barbares apparues le deuxième jour, telles que les lettres muettes et les consonnes doubles. Mais son cousin ne l'avait-il pourtant pas naturellement compris, sur la base des règles élémentaires du premier jour ? Intuitivement, il avait utilisé l'alphabet de manière exclusivement phonétique en appliquant deux règles simples : écrire une seule lettre par son lors de l'écriture ; lire un seul son par lettre pour la lecture.
Finalement, il avait peut être déjà résolu le problème depuis longtemps.
Il entreprit de remettre tout à plat, de repartir de zéro. A cet effet, il débuta ses travaux en répertoriant la liste des sons élémentaires du français : [a], [b], [ch], [d], [e], [é], [è], [f], [g], [j], [k], [l], [m], [n], [o], [p], [r], [s], [t], [v], [w], [y], [z].
Mais à bien y réfléchir, il manquait encore quelques sons : il rajouta le son [ã] de « enfant », le son [ĩ] de « pain », le son [õ] de « tonton », le son [ũ] de « lundi », le son [ë] de « peur », le son [ö] de « coucou ». Il mit donc à jour sa première liste des sons élémentaires du français qui devint : [a], [b], [ch], [d], [e], [é], [è], [f], [g], [j], [k], [l], [m], [n], [o], [p], [r], [s], [t], [v], [w], [y], [z], [ã], [ĩ], [õ], [ũ], [ë], [ö].
En associant une lettre à chaque son élémentaire, il obtint un alphabet qui aurait logiquement dû exister depuis bien longtemps déjà : ‘a’, ‘b’, ‘c’, ‘d’, ‘e’, ‘é’, ‘è’, ‘f’, ‘g’, ‘i’, ‘j’, ‘k’, ‘l’, ‘m’, ‘n’, ‘o’, ‘p’, ‘r’, ‘s’, ‘t’, ‘u’, ‘v’, ‘w’, ‘y’, ‘z’, 'ã', 'ĩ', 'õ', 'ũ', 'ë', 'ö'.
Quelques détails l’empêchaient d’être pleinement satisfait. Il savait que le signe tilde associé aux quatre voyelles nasales aurait du mal à être accepté ; mais il tenait vraiment à le conserver pour lever toute ambiguïté lors la lecture de mots comme « intimité » et « intifada ». De prime abord, le choix des lettres de l'alphabet ne paraissait pas important. Mais en y regardant de plus près, chaque lettre devait idéalement réunir plusieurs propriétés : être composée d'un seul caractère, ne pas comporter d'accent, rester proche de l'écriture traditionnelle et être facile à saisir au clavier. Bref, c'était un problème extrêmement compliqué, voire peut-être même insoluble. Au final, il s'accommoda des légères imperfections de son alphabet et décida de passer à la pratique.
Il expérimenta son alphabet sur un bout de papier avec le premier exemple de phrase qui lui vint à l’esprit : « Salut, ça va ? ». Il lui fallut faire l’effort de se représenter mentalement comment la prononcer, chose qui donna [salu, sa va], qu’il décomposa plus granulairement en une suite de sons [s][a][l][u] [s][a] [v][a]. Puis il transforma méthodiquement, mais simplement, chaque son à l'aide de sa lettre associée, et obtint la séquence de lettres à coucher sur le papier : ‘s’’a’’l’’u’ ‘s’’a’ ‘v’’a’.
Il lut et relut le texte obtenu : « salu sa va ? ». C'était le texte qu’il avait généré spontanément de nombreuses années plus tôt. Il se dit qu'au bout du compte, il avait perdu beaucoup de temps avec ces soi-disant règles de l’orthographe française. Il resongea à Obélix en souriant : « ils sont fous ces Français ! »